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Le bassin versant de la Lukunga, qui s'étend sur 34 km2 à Kinshasa Ouest, subit une périurbanisation intense transformant son paysage naturel en une prolifération des bidonvilles, même sur des sites inappropriés. Cette transformation se fait au mépris de la végétation naturelle qui devrait assurer le maintien de l'équilibre hydrogéomorphologique dans ce terrain constitué essentiellement des profondes altérites sableuses. A cet effet, le suivi de l’évolution de l’utilisation du sol paraît très important. L’objectif poursuivi est de mener une étude diachronique de l’utilisation du sol basée sur l’évolution du couvert végétal. La méthodologie utilisée se base sur la classification supervisée et la cartographie du couvert végétal avec les logiciels Envi 4.5 et ArcGis 10. Les photographies aériennes de 1957 et l'imagerie satellitaire Landsat de 1987, 2001 et 2013 ont servi pour l'extraction de l'information relative à l'utilisation du sol. Son suivi permet de déterminer la nature et le mode d’intervention des communautés qui modifient les formes d’utilisation globale des sols selon l’évolution de leurs besoins. Les résultats montrent un fort recul du couvert végétal, soit une perte de 24 km2 de 1987 à 2013, avec une vitesse moyenne de disparition de la végétation de 0,92 km2/an. Entretemps, la zone anthropique est passée de 6 à 22 et à 30 km2 respectivement en 1987, 2001 et 2013 ; pourtant, elle est d'à peine 0,4 Km2 en 1957. Cette utilisation se traduit par une urbanisation incontrôlée, des espaces imperméabilisés sur des pentes supérieures 8 % exposés aux pluies d'au moins 24,9 mm d'une intensité moyenne critique de 21,8 mm/h. Il s'en suit une dégradation de l’espace, qui fragilise ainsi le milieu de vie au profit de l’érosion ravinante. L'inventaire donne 24 ravins d'au moins 5 m de large avec une densité de drainage de 0,14 km/km2 en 2007. Cette érosion crée la sédimentation, l'ensablement au bas des pentes, et par conséquent des inondations de petits cours d'eau. Le bassin de la Lukunga subit un développement urbain qui se fait par l'auto-aménagement au détriment de la conservation des sols et des eaux. La ville de Kinshasa est donc confrontée à un déficit de logements, ainsi prolifèrent des bidonvilles caractérisées par l’auto-construction suivie d’une dégradation de l'espace fragilisant ainsi le milieu de vie.