Zoom sur nos deux nouveaux chercheurs doctorants...

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En juillet et novembre 2020, l'équipe GeoRiskA s'est agrandie avec l'arrivée de deux nouveaux chercheurs doctorants: Axel Deijns et Louise Delhaye. Interviewons brièvement ces deux nouvelles recrues...

2021-02-14
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B. Smets

Pouvez-vous vous présenter ?

Louise

 

Louise : "Je suis chercheuse junior au musée et je prépare un doctorat. A l'origine, j'ai obtenu une licence en géographie à l'Université de Namur, suivie d'une maîtrise en sciences marines et lacustres aux universités de Gand, d'Anvers et de Bruxelles. Suite à un stage que j'ai effectué ici au musée pendant mon master, j'ai été engagée dans le cadre du projet VeRSUS pour une période d'un an pendant laquelle je perfectionne mes compétences en photogrammétrie et télédétection appliquées à l'étude des lacs de lave du Kivu. Ayant vécu à Kinshasa (Congo) pendant quatre ans quand j'étais plus jeune, j'ai toujours gardé un amour particulier pour ce pays et c'est ce qui m'a d'abord poussé à postuler pour un stage puis un emploi au Musée royal de l'Afrique centrale."

Axel : "Je viens de commencer ma première année de recherche doctorale ici au musée. Mes recherches se concentrent sur les aléas géomorphiques et les "compound events" en Afrique, en particulier la branche occidentale du rift est-africain. Ici, je développe des techniques de télédétection multi-capteurs pour créer un inventaire inédit des glissements de terrain et des crues éclaires. Cet inventaire est analysé afin de déterminer les tendances spatiales et temporelles et d'évaluer l'interaction des multiples facteurs aggravants  l'occurrence des aléas géomorphiques. Je suis originaire des Pays-Bas où j'ai étudié les sciences de la terre pendant mon bac, et "Terre, surface et eau" avec un accent particulier sur les aléas naturels et l'observation de la terre pendant mon programme de Maîtrise."

Axel

 

Qu'est-ce qui vous plaît dans le travail que vous faites ? Quel est le sujet de recherche qui vous passionne le plus ?

Axel : "Je suis très intéressé par le développement de nouveaux outils de détection et d'analyse des aléas naturels à l'aide de données de télédétection. La possibilité de le faire à grande échelle dans une zone peu étudiée et sujette aux aléas géomorphiques est très excitante pour moi. En même temps, j'attends avec impatience les prochains travaux sur le terrain avec l'équipe".

Louise : "J'aime le côté créatif de la recherche et le fait que j'apprends toujours quelque chose. J'ai également la possibilité d'organiser mon temps et de travailler de manière indépendante, en sachant que je travaille pour obtenir de nouveaux résultats et pas seulement parce que "je dois travailler". Dans mon cas, les résultats que je produis contribueront, je l'espère, à améliorer notre connaissance du lac de lave du Nyiragongo, et c'est aussi ce qui est passionnant, sachant que mon travail sera utile non seulement pour moi, mais aussi pour d'autres chercheurs et pour le progrès de la science en général. Le Nyiragongo représente une menace pour les populations environnantes, et j'aime savoir que mon travail s'inscrit dans une initiative plus vaste qui permet de mieux comprendre son fonctionnement et de mieux évaluer la menace volcanique. Cette dimension donne un autre sens plus concret à mon travail. En ce qui concerne la photogrammétrie et la télédétection en général, ce que j'aime dans ces domaines, c'est l'idée de pouvoir étudier des zones éloignées et difficiles d'accès. Je pense que ces techniques représentent - et représenteront encore plus à l'avenir - un outil majeur pour l'étude de notre planète".

 

Qu'est-ce qui vous plaît dans le fait que vous travaillez au Musée de l'Afrique ?

Louise : "Travailler au Musée royal de l'Afrique centrale présente de nombreux avantages. Tout d'abord, c'est un endroit formidable pour travailler (même si je n'ai pas eu l'occasion de l'apprécier beaucoup cette année). Les bureaux sont spacieux, les bâtiments sont magnifiques et le grand parc adjacent est un endroit idéal pour prendre des pauses déjeuner pendant l'été. C'est proche de Bruxelles, mais suffisamment éloigné pour profiter d'un lieu de travail calme et avoir un accès rapide à la Forêt de Soignes. L'inconvénient de cet emplacement est qu'il n'est pas si facile d'y accéder par les transports publics. L'équipe que j'ai rejointe est formidable. Ils ont un fort esprit d'équipe. Ils se soutiennent toujours les uns les autres et l'atmosphère de travail est très positive. De plus, ici au musée, nous bénéficions d'une quantité impressionnante d'archives qui ne sont disponibles nulle part ailleurs, des données soigneusement conservées, des livres, des échantillons, des photos aériennes datant du siècle dernier, etc. qui sont encore utilisés dans la recherche aujourd'hui, car ils nous fournissent beaucoup d'informations précieuses et rares".

Axel : "J'aime le fait que le travail du département des sciences de la terre et de l'équipe GeoRiskA soit en ligne directe avec mes intérêts de recherche et me permette de m'y développer. Les collègues sont très serviables et sont toujours prêts à discuter".

 

Comment vivez-vous le confinement actuel qui nous affecte tous ?

Axel : "Au minimum à 1,5 m de toute autre personne." (Rire)

Louise : "Je n'aurais jamais imaginé que je commencerais mon premier emploi avec le télétravail. Ce n'est pas nécessairement la meilleure façon de rejoindre un groupe de recherche et de commencer un nouveau travail, mais l'équipe avec laquelle je travaille a fait de son mieux pour que je me sente membre de leur groupe et les réunions régulières de l'équipe me permettent de rester positive et motivée malgré les circonstances. Bien sûr, le télétravail facilite la vie en termes de transports et d'organisation du temps, mais j'ai toujours hâte de pouvoir retourner (enfin, commencer à travailler) au musée, afin de pouvoir vraiment intégrer l'équipe et avoir de vrais contacts avec mes collègues".

 

Selon vous, quels sont les principaux avantages de travailler dans une institution scientifique fédérale pour votre doctorat, au lieu d'être uniquement rattaché à une université ?

Axel : "Probablement le fait que, dans une institution scientifique fédérale, on est plus orienté vers la mise en œuvre réelle, ce qui conduit à un engagement plus important pour un domaine spécifique et un investissement plus grand des personnes qui y travaillent".

Louise : "Je pense que, dans un institut de recherche comme celui-ci, nous ne faisons pas (seulement) de recherche pure et empirique. Ce que nous étudions doit avoir une pertinence plus concrète (dans notre cas, aider à protéger la population contre les risques naturels). La motivation et, par conséquent, l'état d'esprit qui sous-tend la recherche sont différents. L'objectif est plutôt de travailler ensemble afin d'obtenir des données et des informations de qualité pour aider les populations de la région étudiée, directement ou indirectement".

 

Recommanderiez-vous de travailler avec l'équipe GeoRiskA et pourquoi ?

Axel : "Absolument ! Les gens sont gentils, accueillants et peuvent vous mettre au défi lors d'une bonne discussion. Si vous aimez faire des recherches sur les aléas naturels en Afrique tropicale, je vous le recommande vraiment".

Louise : "Oui, absolument ! Parce que c'est une chouette équipe, avec une bonne cohésion, de l'entraide et un bon esprit d'équipe. Mais en plus de l'atmosphère super positive et agréable, c'est aussi une équipe qui travaille dur et scrupuleusement. Grâce à l'expérience, à l'expertise et au dévouement des membres de l'équipe, les jeunes chercheurs (ou même les stagiaires) qui débutent sont bien encadrés et soutenus, et apprennent beaucoup de leur expérience au musée. Après seulement quelques mois ici, je peux déjà constater que le travail effectué par l'équipe GeoRiskA est plus qu'un simple travail. C'est une véritable passion pour les chercheurs".

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